Je voudrais te dire ce truc que je ne sais pas dire, un truc ouffissime , un truc qui fait dérailler le ciboulot. Mais, voilà, les mots me clouent le bec. Je suis au sol chaque fois que j’y pense. Je suis au bout de ma vie à rester dans le silence. Je suis au bout de ma vie quand j’imagine te dire. J’avoue, je te kiffe. Je te reluque avec envie. J’avoue encore que j’ai le cœur en chou-fleur quand je m’arrache le dimanche soir. Je voudrais que ça passe crème entre nous. T’inquiète bébé, on s’ra bien même si on se dit les mots jachère. J’aimerai te conter fleurette avant que tu ne visites la belette. Tu sais, on pourrait grimper aux rideaux, prendre la chambre du septième ciel, et faire feuler les chats. Je voudrais poinçonner les tickets avec toi. Je voudrais que me passes le métro sans la case dodo. J’ai le béguin pour toi. Allez quoi ! Oh dis-moi oui ! On pourra aller glaner aux champs et se visiter les sillons. On trempera le biscuit à quatre heures, et on remettra le couvert à minuit. On s’enverra en l’air tout en croquant les mots doux. On se fera la malle et on prendra le premier train pour Bergame. On se poilera comme des bossu.es. On fera péter les alcôves. On vivra sans fringues en faisant la bringue ! Ou bien, pas de lézards, on fera les lézards sur un canap, les vielles daron.n.es blazé.es qui caressent leur chat noir. On s’en balec, viens, toi et moi c’est du lourd.
***
illustration : travail de KURBIK