Voyage


Ça raconte Sarah 1

  Ça raconte la passion dévorante, la vie qui change par amour. Ça raconte les sorties d’école d’une professeure, le soleil qui bruisse entre les branches du désir. Ça raconte la chair et les soupirs.  Ça raconte la mer en Italie et les casseroles que l’on ressort de placards oubliés. Ça raconte l’emprise, et la mort aussi au détour d’un lit. Ça raconte la folie. Ça raconte Sarah. En tournant les pages de ce livre à la couverture blanche, vous vous sentez vite en terrain connu, entre ennui et question existentielle. Elle raconte sa vie. Puis la vie se noue dans les yeux de Sarah.  Et à nouveau, elle raconte […]


Minuit nu 1

Exposé, entier. Nu. Les bras en croix. Son sexe est une tempête calme. Serrer le cuir quatre fois. Une écharpe douce et chamoisée fait le tour de ses yeux. Il est beau, la tête enserrée dans la soie qui porte son odeur à elle. Quelques temps auparavant, il m’avait dit qu’il ne portait pas de caleçon sous son jean. Nous avions négocié sec avant de manger du saucisson. Une ceinture après l’autre, le piège se referme. Il devient une pièce de bois dont les biceps sont saillants. De petites lignes bleues, des veines sans aucun doute, cheminent vers ses mains abandonnées. La corde noire s’enroule autour des cuisses, serpent qui […]


Heures nocturnes 1

Il faudra, dit-il, qu’un jour nous puissions trouver ce temps pour nous, ces heures nocturnes que nous épuiserons jusqu’à la dernière seconde. Une nuit, il sera temps. De longues heures nues, enlacées entre des draps blancs, douces, seins contre torse, le monde sera à nous. Si nous en avons le courage, nous sourirons silencieux face au destin joyeux. Il est des routes rousses où le sexe est simple comme un oreiller blanc. Il sera une nuit où les chattes ne sont pas grises. Que savez-nous de nos corps, de leur langage ? Sauront-il se parler ? Je ne suis pas belle au sens plastique de compétition. J’ai le ventre qui […]


Gorge 1

Comment peut-il y avoir autant de douceur dans ses yeux là ? Comment peut-il y avoir autant de batailles entre deux peaux ? Mes cuisses enserrent son cou, fort aussi fort que la nature me l’accorde, aussi fort que le désir me l’ordonne. Un petit animal me dévore le cou, me mord la plante, je couine petit animal prise au jeu. Dans le métro, sa main contre mon dos  me fait frissonner du souvenir de ses lèvres. Ma gorge se mouille. Les vagues des rails me ramènent à son corps, irrésistibles secousses. La langue sur la pointe, je tourne et aspire. La peau se tend, grandit dans ma gorge. Va, […]