Saphisme


De cuillères, de brûlure, de crème et d’écriture

Les mots mentent les mots au goût de menthe sous le craquant d’une crème brûlée au chalumeau les mots mentent sous ma couche brûlée au chalumeau les mots sous ma croûte soupirent de cyprine et de pus mêlés les mots croient dire la deuxième couche sous la timidité glacée au chalumeau les mots écorchés au fond de mon anémone anémiée sous la croûte brûlée crac un coup de cuillère à dessert ça suppure jaune épais trop sucré sous la couche des coups pris sous la dureté enduré en-dessous en-dessous encore faut que tu t’accroches en-dessous ma peau douce, en-dessous les soupirs en-dessous de la croûte lascive intensité les mots mentent […]


Bar à paillettes

Tout a commencé par un bar à paillettes biodégradables. Elles s’enlèvent avec l’eau, parait-il. Elles sont chères mais ça vaut le coup, disait-on. Je regardais toute cette agitation depuis une distance respectable. Les paillettes, très peu pour moi. C’est un truc de fille et je suis une âme double*. C’est un truc à me filer des boutons, déjà que je ne supporte pas le maquillage. Elles repartaient toutes décorées d’un impressionnisme post-pangolin : yeux, clavicules, épaules, bras écaillés. Non non merci. Nope. TOI MOI DES PAILLETTES, dit-elle. Je suis Nakuna de l’autre pièce, elle m’enveloppe d’un sol à pois noirs et blancs, elle m’entraine sous sa chemise, sa peau luit […]


Crush de placard

Mes seins écrasés de sueur, mon cœur égaré dans un cendrier, mes sœurs en danseurs, perdue au cœur des ardeurs, j’ai écrasé deux crushs en plein vol. J’ai bu, mon corps pulse, t-shirt noir au son, j’ai bu trop bu de pils, j’ai écrasé deux cafards dans ma mémoire, j’ai dansé transe, transe, transe, seins, yeux fermés, de lae brun.e qui me regarde du coin de la salle je suis la copie sans y penser, je ne sais pas où je suis, je ne sais pas qui je suis, crushs cafards papillons, fondus au noir de mes pils, j’ai fouillé mon cœur, jusqu’à en avoir les ongles orange, j’ai expulsé […]


Fantôme sans corps 2

Je me retournais, tu étais là. Je me retournais encore pour serrer le sommeil contre ma poitrine, tu étais là. Je me retournais à nouveau pour m’abandonner au repos profond, tu étais là. Ton visage, ton rire, ton cœur, tes bières, tes cheveux si courts, ta douleur, ton care, ta carapace, tes oublis, tes fissures, tes délicatesses, ton humour, tes peurs, tes poèmes denses, tes intenses, ta présence, tes ailes, ton iel, mon âme a tout emporté. J’entendais nos bouteilles de bière s’entrechoquer. Je sentais nos mains se checker. Nos épaules se touchaient presque sous les voûtes. Qui es-tu, puisque je ne connais que la surface de toi ? Qu’est […]