Poésie


Les mères te mènent en voiture 2

Clac. Le bruit familier de la portière me fait sursauter. C’est un jour comme tous les autres, aujourd’hui je m’enfuis loin, sans but, sans rien, je m’enfuis enfin. Ou encore. Chaque matin, ils croient tous que je pars travailler dans cette voiture beige. Mais tous les matins, je me sauve loin de la meute assoiffée de mon sang. Ils se nourrissent de ma vie depuis le premier jour où ils sont se sont nichés dans mes côtes. Ils ont commencés par prendre mes vitamines, puis mon temps d’éveil, puis l’intervalle entre la portière et le mur, jusqu’à  engloutir l’espace qui séparait mon ventre du volant. Puis, ils sont sortis ensanglantés […]


Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage 1

Que tu es beau. Je ferai le tour de ton corps, sans bruit comme une chatte autour de sa proie. Je ne te toucherai pas, même si mes doigts aimeraient. Dans les magasins d’étoffes, je caresse les soies et les cotons. Il me faut toucher pour croire en toi, en la vie qui glisse sous la paume, fluide ou taffetée. Je ferai le tour de ta peau dorée, une brioche fourrée aux fruits confis, melons et cerises brillants. Mes talons donneront le tempo au carrelage. Tes doigts sont des rouleaux de massepain, comme dans la chanson de l’enfance. Ils sont doués d’une force invisible à qui les croiseraient sur un […]


Chanson. Les hommes que j’aime

C’est une chance inouïe que JeF soit tombé in love d’un de mes textes. JeF c’est un artiste musicien, né dans un violon et devenu grand en guitare. Vous pouvez découvrir son site ici. Il m’a proposé de mettre « les hommes que j’aime» en musique, et j’ai répondu oui avec enthousiasme ! Que mes mots chantent, c’était un de mes plus vieux rêves !  Je vous laisse découvrir… Texte initial : Les hommes que j’aime


Les absents 1

Il eût des hommes dans ma vie après qu’il y en ait eu si peu. Le premier fut l’absent. Le second absent aussi. Ils étaient des entités qui voyagent en tapis volant, Énée et Ulysse à la fois, je le croyais dur comme vrai. Il y avait l’arrière-absent, aussi, l’ombre de l’ancêtre entre les murs de la ferme brûlée. Mais c’est au second que je dédie ces mots. Sable chaud, je ne sais le désert, je ne connais pas les voyages ni les traces de roues dans les dunes ensablées. C’est un mirage qui court vers Dakar, un immigré sans fanion.  Je n’ai pas mon permis camion. C’est un cargo […]