Jouissance féminine


Bar à paillettes

Tout a commencé par un bar à paillettes biodégradables. Elles s’enlèvent avec l’eau, parait-il. Elles sont chères mais ça vaut le coup, disait-on. Je regardais toute cette agitation depuis une distance respectable. Les paillettes, très peu pour moi. C’est un truc de fille et je suis une âme double*. C’est un truc à me filer des boutons, déjà que je ne supporte pas le maquillage. Elles repartaient toutes décorées d’un impressionnisme post-pangolin : yeux, clavicules, épaules, bras écaillés. Non non merci. Nope. TOI MOI DES PAILLETTES, dit-elle. Je suis Nakuna de l’autre pièce, elle m’enveloppe d’un sol à pois noirs et blancs, elle m’entraine sous sa chemise, sa peau luit […]


Interdit de baiser 5

Interdit de baiser hors mariage Interdit de forniquer hors mariage Interdit la pilule baiser c’est enfanter Interdit la sodomie c’est … comme on dit Interdit les fellations le sperme c’est pour les bébés Interdit la masturbation le sperme c’est pour les bébés Aparté Les femmes ne masturbent pas même pas besoin d’Interdit Interdit les seins contre seins Et puis quoi encore Qui va s’occuper des bébés Interdit la langue sur la peau Un sexe dans un trou Et puis c’est tout Moi j’ai écrit pour exorciser, je suis me suis ré-Interdite. Je ne sais pas bien écrire le sexe sans la norme hétéro. Alors, je jachère, je désire sans écrire, je […]


La nuit, je vis 1

Plus rien n’entre ni ne sort. Pas de ma chatte. Plus rien ne sort de mon cerveau. Je n’arrive ni à lire ni à écrire et encore moins à lutter contre ces fichues répétitions, drogues de mes synapses. Si au moins elles me servaient à écrire du rap. Mais, non. Impossible de capturer la moindre phrase pour l’atelier d’écriture à distance. Rien. Vide. Aucune tâche qui construirait un futur n’arrive à franchir les barrières de mon ennui. Même les chimères aux yeux ouverts me sont inaccessibles. Mon imagination applique la distanciation sociale, strictement. Seule la nuit m’apporte une multitude de rêves. Quand je sors de mes murs pour aller au […]


O temps emporte les digues !

  Pendant qu’il est trop tard, viens petit amant du samedi, viens lécher mes doigts, un par un. Alors que s’écoule la nuit, mange chaque parcelle de mon avocat. Entre mes cuisses, dévore les réponses à tes questions. Mais déjà, il est trop tard. Tu es devenu adulte entre mes mains. Quand tu rentreras chez toi, ta mère devinera, aux ridules de ton sourire, que ton sexe est mou, flasque de vide. Demain matin, les livreurs de lave-vaisselle vont passer. Tu ne devrais plus être là, mais entre mes draps aux aurores, j’aurais avalé tes frayeurs nues. Ils sonneront. Et toi, tout endormi des sueurs de nuit, tu ne sauras […]