Danse


No Tango 7

Tu aurais dû la voir danser. Tu n’as jamais vu danser une femme comme ça. Sur la piste, elle occupe tout l’espace que son corps conquiert de ses présences rythmées. Elle ne danse pas une danse, elle ne respecte pas le codes du Tango, elle ne regarde pas un homme dans les yeux afin qu’il lui réponde selon bon vouloir. Elle se danse. Pourtant, elle aime aussi la Milonga, les talons des autres femmes et les chaussures des hommes. Il faut toujours danser trois fois. La première pour rater, la seconde pour s’apprivoiser, la troisième pour le plaisir. Comme l’amour entre les draps blancs. Elle est pieds nus sur le […]


Instinct 2

« Mimez votre animal instinctif » Mimer mon animal instinct, répétai-je dans ma tête, les yeux fermés, collée au mur. La musique chante l’Afrique, et j’aurais voulu danser seins nus sous des colliers d’or. Un ours, oui c’est bien un ours. Je suis un ours. Le plancher est de bois clair. Mes genoux s’y posent en douceur, mes mains s’y posent à leur tour. Mon cerveau a lâché sa proie. A nouveau, vous êtes mon partenaire d’exercice, vous l’homme assis sur le sol. Les vagues du hasard, inlassablement, nous ramènent l’un à l’autre. Sur ce plancher de bois clair, mon mental a lâché prise. Je m’approche de vous, et, ce […]


A l’index 4

Quelques centimètres de peaux nous raccordent. Mon cerveau sensuel tourne. J’accompagne ton doigt qui dessine l’air et danse le présent plein. J’accompagne ton doigt de tout mon corps, de mon énergie chaude, de ma pensée consciente, de mes élans profonds sans rien chercher d’autre que de garder nos millimètres de peau collés à bout de doigt. Index contre index. Au bout de ton doigt, toi que je ne comprends pas, toi que le hasard m’a fait croiser, toi en chaussettes sur ce faux parquet, tu t’abandonnes les yeux fermés. Debout. Sans chaussures. Avant ton doigt, tu étais, pour moi, empêtré dans tes moi, maladroit de toi, trébuchant sur les émois […]


Baisés enragés égalités 19

A votre vue, inconnu nu, ma chair ne fut qu’une furie sage et patiente, une violente pulsion raisonnable. Un infime effleurement de la pointe de ma chaussure à votre bras a suffit pour vous prendre dans mes filets. Une pression instinctive sur mes chevilles a suffit pour me prendre dans votre encre de seiche. Pas un mot. Vous êtes un corps  frémissant sous des coups de langue. Vous allumez en mon sein et à votre insu une exquise folie animale. Votre sexe en apostrophe inversée, votre sexe posé et calme.  Je vous regarde subir ce long préliminaire, nourriture avalée à même votre peau où s’insinue une douce rage. Vous bruissez […]