Quelle indécence !
La routine remontait le quai du tram. Je suivais le cours de la foule, aucune autre issue possible. Je m’étais habituée à l’enchevêtrement de mes pensées, compressée dans l’affluence sortie du bureau. Nos masques sur le nez, nos tickets compostés sur la sagesse, nous avions validé le droit d’être la foule grise, sac au dos, casque sur la tempe. Je m’interdisais de sortir mon écran de compagnie pour humer la réalité crue. Là, ils me sautent à la figure. Là indécente jeunesse. Là tout contre les portillons de sécurité, ils s’embrassent. Choc. Moi qui ai vu les corps sans textile, qui ai baisé les culs bénis, qui ai écrit les […]