Allongée sur le lit, ma chatte prend la fraicheur. Elle a dû se faufiler par le velux entrouvert. Ma petite chatte, sur les draps blancs, a choisi le carré de soleil pour s’affaler, un livre entre les pattes. Elle aime se faire caresser par de fraiches alizées car, dans son esprit sot, les alizées sont des filles. Regardez-la s’étaler de tout son long, écartant les pattes. Ventre-saint-gris ! Que des caresses éventées la fassent ronronner ! Nous la reluquerons tandis qu’elle se frottera de bonheur. Elle se tend, plisse les yeux, se retourne, se pourlèche.
Ma petite chatte fait peau neuve chaque jour. Elle est brune ou rousse selon les mercredis. Elle voyage la nuit. Elle aime se dorer au soleil, cachée des voisins. Elle chasse les papillons et croque, parfois, les inattentifs. Pas plus tard qu’hier, je l’ai vue, ma petite chatte. Elle regardait deux papillons jaunes qui copulaient sous son nez. Elle les observait. Puis, elle fit le tour de la fornication tout en douceur, pour ne pas les effrayer. Elle posa sa langue sur le mâle. C’est qu’il était à quatre pattes, le bougre, à lécher avec application la chatte de sa papillone. Fichtre ! Un dieu grec, au marbre lisse, au cul tendu, frémissant et jeune. Elle eut envie de sa plaine, celle entre les collines souples et le précipice à plaisirs. Elle lapa, consciencieuse et égrillarde. Je les regardais faire, admirative. Ma chatte fit signe à son matou. Il s’empressa d’y poser la patte. Il excita ses instincts sauvages et le mâle en gémissait d’aise. Crac ! D’un coup, elle se saisit du mâle et l’entraina dans un fourré. Je n’ai plus rien vu. J’ai repris mon livre.
Le pieux Énée traverse le cloaque qui conduit aux paradis, un être épouvantail en guise de meneur de barque. Il cherche Anchise, son père. Je vous passe les enfers. Quelques contrées plus loin, je vois, dans de grands près verts, les guerriers tués dans la force de l’âge. Ils se défient aux jeux, huilés et vigoureux. La Sybille de Cumes nous précède, belle quoique un peu sèche de corps. Énée, au délà des collines, il voit son père qui soutient la foule des âmes prêtes à boire l’onde de l’oubli. Elles habiteront ensuite un nouveau corps à la lumière du jour. Énée pleure. Je sursaute. Contre ma cuisse, ma chatte se caresse sans vergogne. Elle vient se lover entre mes mains, câline. Que veux-tu me dire, petite ?
Dans le fourré, j’ai léché les tétons du mâle, me confie-t-elle. Ma langue râpeuse le faisait frémir. Sa papillone est venue poser ses trompes sur lui, pomper son antenne et je lui caressais la nuque. Elle n’apprécia guère que je le fasse ronronner à l’ombre de ses ailes. Un papillon ne ronronne pas. Encore moins grâce une chatte au ventre ridé. «Petite, lui dis-je, viens te serrer tout contre mon sein». Ma chatte cligne des yeux. Je la caresse de bas en haut, puis de haut en bas. Je passe entre ses oreilles. Elle frémit la friponne.
Je ne t’ai pas tout raconté, ajoute-elle. Quand le mâle s’envola, je sentis une patte de velours sur mes reins. Une douceur franche, ni mollassonne, ni rude, ni empressée. Je fermai les yeux. «Comme à cet instant, demandé-je» Chuuut! Je ferme les yeux, sa patte veloutée sur ma peau, ses coussinets sur ma chatte, ses moustaches contre les miennes. Son sexe était parfait. Oh, m’exclamé-je! Alors, ma petite chatte me susurre que sa queue était divine, qu’elle tournait en elle, qu’elle… Je pose les doigts sur ses lèvres: « Petite chatte, tais-toi, reste surmoi que je rêve de ça».
reste « surmoi » oh le joli laspus
Ce n’est pas un lace-puce (de chat) mais un jeu avec le Ça
Il faut prendre soin de votre petite chatte, et il est bon comme vous le faites de lui faire prendre le frais, et le soleil aussi!
Faut il la laisser papillonner? Elle l’aime tellement que qui voudrait l’en priver?
Lui faire prendre le frais, la nourrir, puis la regarder ouvrir la porte seule
oui, oui, le ça, le moi et le sur-moi
:-)
C’est drôle cette synchronicité concernant votre texte sur cette petite chatte. Je viens d’en publier un il y a quelques minutes à peine. Dans un autre genre, un autre style, mais tout aussi félin celui-ci, que le vôtre. Ah oui : je crois que je viens de publier mon premier blog. En construction. Pardonnez la pauvreté de la mise en page. Comprenez qu’il est en devenir…
L’inspiration est dans l’air du temps et nous la cueillons ? Certain le croit
Exactement Marie Tro. L’inspiration est dans l’air. Pour qui sait, il suffit de tendre la main, un peu comme le ferait un chasseur de papillons avec son filet. Et, délicatement, recueillir les mots qui sont restés accrochés dans le filet. Les faire bouillir dans la marmite (même si c’est cruel) et une fois cuits à point, les servir avec un accompagnement tantôt sucré/salé, épicé voire très épicé.
La chatte qui papillonne, c’est joli et frais… tant que cela reste poétique !
Dans la réalité, le matou ne rêve que de la garder pour lui, prêt à croquer tous les papillons qui s’en approcheraient…
Dans la réalité certains matous sont libres…quand à leur rêve, ils sont puissants
Voilà, juste quand je reviens promener mes pattes par ici, de quoi ça parle…
Comme par hasard. Ronron matou doux
mon commentaire est sur twitter mais vu que je suis bloqué depuis 6 mois sans raison …