Les larmes c’est salé. C’est simple les larmes, c’est l’esprit qui lâche toutes les digues, c’est l’inconscient à même le matelas, je ne sais pas ce que c’est. C’est aussi l’amour qui permet tout. Même d’avoir mal de l’absence. En ton absence, je sais (encore) que tu reviens. En ta présence, je sais que tu vas partir (loin et fin), pas encore, mais trop tôt déjà. L’amour et les larmes, ce mariage infini est renouvelé jusqu’à la quatrième génération, sans cesse. Ce sont des vagues sans digue.
Mon esprit a plus mal que ta main sur mes fesses. Ma peau frissonne jusqu’au cœur. Chaque fois que ta main sur ma fesse résonne, chaque fois je suis surprise de rien sentir d’autre que le chagrin. Chaque fois, je t’ai dit, à ce jeu, ne me fais jamais de reproches. Je ne suis pas punie, je n’ai rien à me reprocher, je veux sentir le plaisir de ta main contre ma peau rougie. Les digues sont trouées. L’eau coule sans retenue. Le lac de la tristesse. Oui c’est triste les départs. Le jour du vrai, ce sera trop tard, les écluses seront fermées, la douleur aura passé les paliers. Ce sera l’heure de te sourire, à nouveau.
Ma peau frissonne, mon corps s’est perdu. C’est nouveau. J’aime. Je renifle, j’essuie mes yeux, mes narines sur l’oreiller blanc aux tissus un peu vieux, un peu râpeux. Mes rouges sont rouges du sel qui mordille ma peau. Mes yeux verts sont noyés dans le rouge des larmes. Tu peux continuer, longtemps encore. Ta main sur ma peau imprime la douleur des départs, un jour, je ne sais pas quand, mais dans trop bientôt, c’est sûr. Ta main, je la sens à peine. Il fait mal dans mon cœur.
La mer est calme. La tempête au loin rigole. La joie est revenue aux joues, et le sourire sont des amours à vivre. La jouissance a remporté la victoire. La jouissance a pleuré sur le drap. Mais c’est une autre histoire. Les pleurs de joie.
***
Illustration : Vladimir Kush
Qu’il doit être bon d’être aimé avec cette intensité…