Il faudra, dit-il, qu’un jour nous puissions trouver ce temps pour nous, ces heures nocturnes que nous épuiserons jusqu’à la dernière seconde.
Une nuit, il sera temps. De longues heures nues, enlacées entre des draps blancs, douces, seins contre torse, le monde sera à nous. Si nous en avons le courage, nous sourirons silencieux face au destin joyeux.
Il est des routes rousses où le sexe est simple comme un oreiller blanc. Il sera une nuit où les chattes ne sont pas grises. Que savez-nous de nos corps, de leur langage ? Sauront-il se parler ? Je ne suis pas belle au sens plastique de compétition. J’ai le ventre qui s’étale dehors. Mais quand mon corps s’envole, j’oublie tout. J’aimerai offrir la fermeté. J’aimerai être dans la norme. Pourtant, ces heures noires ne sont pas faites pour être perdues en barrière complexe.
Dans le creux de votre aisselle, je respirerai un peu de tendresse. C’est elle qui fait courir les bancs salés. Contre votre téton, j’aspirerai un peu de désir. C’est lui qui fait sursauter les âmes endormies. A vos oreilles, je mordrai la nuit à plein dent. C’est elle qui fait peur à l’homme saillant. A votre sexe, je murmurerai de petites cochonneries silencieuses. Car, rien n’est sale si ce n’est la contrainte sociétale.
Et vous comment est votre peau ? Blanche ? Ou bronzée de l’autre côté de l’océan ? Et cette nouvelle vie, comment coure-t-elle ? Ecrivez-vous ? Baisez-vous ? Les culs de là-bas sont-il les même que ceux d’ici ? Avez-vous toujours la tête un peu ailleurs ? Qu’importe puisque la nuit s’étale en un soupir à saisir.
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Illustration : si quelqu’un sait d’où vient ce dessin, peut-il me le signaler ?
Tout corps est fait pour l’amour,
et le tien respire des envies,
que j’ai envie d’apaiser
sur le champ.