Féline en pot, immobile chasseuse sous l’arbre des tropiques, elle est miniature dans un appartement. Ses seins s’épanouissent lorsqu’elle enlève son débardeur noir. Quelque chose me chatouille la narine, obsédante sensation, délivrance impossible. Quand j’ai pu parler, la féline m’a gratté le nez de ses ongles. Oh l’intense plaisir !
Félin gris ramène sa proie, il est jaloux, dirait-on. Pauvre oiseaux capturé, pauvre ingénu, la féline lui défend d’attraper les innocents. Elle balaye les plumes, à demi-nue, tandis que mes pieds attendent au sol. Sous la ceinture bleue, je plonge, innocente capture. Il y avait cet homme dans le train qui a fini sa course dans la malle d’une voiture. Que devient-il ?
Tombe chaque peau de féline, les yeux désirs, trouble à peine entre deux âmes. Il est temps, me dis-je, de mains attachées en branche haute, chattes prises entre deux feux. J’utilise son pouvoir de jute pour l’entraver, la perversité est une ligne de suspension jaune. Oh, ce n’est trois fois rien, un nœud entre elle et moi, un jeu pour la vie, un vœu pour ailleurs. Un instant entre deux bavardages, un coin de tapis râpeux, une touche noire, danse de vacances. Et la main sur les seins prend sa part du partage, à mon tour d’entrer dans la valse. Je ne sais pas danser, je ne me laisse pas diriger, je sais mener des quelques danses . Et de fesses rouges en main qui monte le plaisir endolori, je me suis bien aise contre la fille attachée. Prenez-encore ma bonne amie, prenez sens.
Elle est tout contre ma peau, tout contre ma main par intermittence. Doser le son, doser le rouge, de fesses en cuisse, elle tend sa croupe. Je crois qu’elle aime. Je le sais, je tends aussi en temps voulu. Mon souffle contre son cou. Elle a sorti sa cravache du dressing. Elle n’est pas beige. Le cuir élève les belles félines. Elle connait déjà tout, son maitre prend chienne, son amant est un autre, son élève est beau. Elle a les hommes de sa vie, et surtout lui. La cravache aime les hommes, les femmes et les chattes qui aboient à la pleine lune.
Puis, enfin mon ami fauve, mon compagnon de panier venu par le train, depuis le pays du soleil. Il a caressé quelques peaux. Il a connu le premier dos docile. Il ne sait pas encore aussi bien que d’autres mais il est ma joie. Au pays du brouillard j’ai appris, comme sous les feuilles de soleil. Et du rythme aussi. Puis les noirs, ses noirs à elle, les siens qui ne courent pas sur sa peau d’ordinaire. Ils connaissent les autres, pas moi, pas elle. Prêter ses serpents, c’est une immense marque de confiance plus durable que les marques sur le dos. Ils deviennent mes bras. Ils font souvent fausse route. Ils courent sur chaque fesse. Je devrais apprendre à viser. C’est un art.
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Illustration : Yannick Corboz
Comme tes mots sont jolis! Comme je vous imagine…
Petite souricette…
Le son, si on te lit à voix haute, raconte votre échange : d’abord doux, de plus en plus intense, puis ça claque … Très joli récit :-)
Décidément j’aime beaucoup vos textes. Langue vivante !