Mes seins écrasés de sueur, mon cœur égaré dans un cendrier, mes sœurs en danseurs, perdue au cœur des ardeurs, j’ai écrasé deux crushs en plein vol. J’ai bu, mon corps pulse, t-shirt noir au son, j’ai bu trop bu de pils, j’ai écrasé deux cafards dans ma mémoire, j’ai dansé transe, transe, transe, seins, yeux fermés, de lae brun.e qui me regarde du coin de la salle je suis la copie sans y penser, je ne sais pas où je suis, je ne sais pas qui je suis, crushs cafards papillons, fondus au noir de mes pils, j’ai fouillé mon cœur, jusqu’à en avoir les ongles orange, j’ai expulsé des cyprines collées, des copaux mouillés, mon égo en grumeaux, j’ai dégagé les cafards de ma mémoire, j’ai dansé, puisqu’il faut choisir je suis un garçon, je n’ai pas grandi assez tôt, seule, une gouine en bandoulière, j’ai crié.
Ah, je vous promets, je n’ai pas attaché mon vélo au sien, je vous promets, je me guéris, je vous promets, je n’ai pas bavé sur l’autre chemise noire, short noir, ni même sur celui qui me ressemble à l’autre bout de la salle. Je ne sais pas si je crush sur celle que je ne suis pas. Qui sont-eulleux ?
Ma pils ne réfléchit pas, elle est mouvement sur le dance floor, la cave goûte les seins à l’air, je sue des larmes, je balance mes hanches, devant derrière, je ne vois pas l’avenir, cette fille trop grand à côté de moi, cette fille qui exhibe sa barbe et ses chaussures blanches à talon, ce garçon là avec de la poitrine autour de ses tétons, ce monde-là fantastique troisième sexe, et ce garçon qui pourrait dire non, pop culture comme seule représentation, je n’ai pas envie de le voir nue, iels sont là, dans une cave où la sueur goutte le long des tuyaux
Rythme saccadé, je vois la mort qui danse sur le dancefloor, néon bleu, t-shirt blanc fluo, résille sur brassière camouflée, j’ai la même résille dans mon tiroir, je veux un t-shirt noir, Je vois tes yeux, la violence de ton dieu , Je vois la mort qui danse sur le dancefloor, je veux un t-shirt avec ton nom en lettres dorées, dis maman, oui maman dis pourquoi je ne suis pas un garçon, je veux tes seins dans ma gueule, ma poitrine ballote, je veux te hurler que moi aussi je t’aime la fille en chaussettes de sport, blouson adidas à bande blanche, petite Claude perdue dans la cour des grandes
Pourquoi, tu ne veux pas de moi, pourquoi ne suis-je que ta pote alors que je bande à ton nom, que mes yeux se perdent de désir sur ta nuque, pourquoi je te veux comme un mâle, j’ai tenté de t’approcher mais ma mascarade t’a fait fuir lentement par sa froideur maussade, je t’écrase cafard de trop dans mes doutes de vieilles go, regarde je luis de paillettes et me réduis au KO
Je vois ton visage, ton sourire démodé, je m’empresse de passer à côté, dans ton con j’ai laissé la bague que tu m’as piquée, tu as laissé des messages ghostés, j’ai fait nimp tu sais, t’as fait nimp je sais, je connais leur visage, mais elles ne me reconnaissent pas, pas ici, pas dans la cave c’est leur terrain de jeu, c’est leur cage c’est leur tir au but, je suis une erreur, trop tard ma vieille, trop tard pour être Claude, Je vois DANS tes yeux, la violence de ton dieu
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Bande son : Vitalic – La Mort Sur Le Dancefloor
Illustration : Erdeven DJESS