déjeuner


Ailleurs 4

Certains hommes envoient des poèmes, d’autres des pornos. Il est de ceux-là qui écrivent des poèmes et envoient des pornos. De quelle douceur est son cou ? Tandis qu’il me parle, je voudrais connaître la couleur de son sexe. C’est joli Paris dans ce petit square au soleil. Je ne m’y étais jamais arrêté, là sur un banc vert, ni à côté de lui ni seule. Je passais pressé. Debout dans son costume de bureau, il me fait signe, un petit bout de sandwich déjà entamé entre ses doigts. Un bâtiment blanc nous regarde. L’air est doux. Je voudrais connaître le parfum de sa peau et la délicatesse de ses détours. […]


Tape dans la barbaque

Hamburger de bistrot, je vais te dévorer le gigot. Large, épais, chair. Faim de toi au loup. Toi le guerrier, l’homme, petit, fini, fourni Ce poisson au bistrot, tu lui avales le bulot.   Ce soir j’ai faim. Donne le pain, aspire le vin La bouche immense, le steak, le ketchup Con cornichon qui se fait la malle J’en mets partout. Je m’en fou Toi mon gigot, tu vas prendre gros Saliver, regarder, les dés sont jetés Inverse sans verser. Valser entre deux cafés. Après s’en souvenir. De ton corps ferme. J’attrape mon foulard. Prends le départ. Adieu le bistrot. A moi ton gigot. D’agneau   Ce soir j’ai faim. […]