Critique littéraire


Chanson douce. Leila Slimani 5

Pour Noël, de nombreuses étrangetés sont venues s’emmêler au guirlandes de ma vie. J’ai même brisé un tabou. Tout a commencé, il y a quelques mois où j’ai cru soigner mon addiction aux livres. Plus précisément, la pile de livres non lu s’est mise à crier fort qu’il ne fallait pas acheter plus gros yeux que gros temps de lecture. Et j’ai écouté la pile, sans même m’apercevoir que la pile se consumait, prise à son propre son. Je gardais en moi l’écho de ce cri déchirant, injonction à ne pas faire de provisions. Je n’achetais plus rien. Comme une promesse d’alcoolique. Comme une thérapie d’anorexique. On ne guérit jamais. […]


Orchidée Structurée. Petite femelle 8

Voilà bien longtemps que j’ai commencé ce billet, mais je ne savais pas quel bout le prendre ni par quelle entrée passer. Et c’est en lisant Petite Femelle de Philippe Jeanada (livre conseillé – après la lecture de «Je vous écris dans le noir», roman de Jean-Luc Seigle qui traite du même sujet – par un libraire et une éducatrice spécialisée, charmantes personnes rencontrées sur twitter) que j’ai rattrapé au vol mon inspiration (ce truc magique qui m’échappe trop souvent, comme lorsque je cherche un papier précieux, perdu dans un rangement pertinent et minutieux de mon bureau). Par ailleurs, ce billet porte un titre bâtard qui n’aidera pas du tout […]


Le boucher- L’Amant 2

Certains livres m’absorbent aussi surement qu’un amant irradiant de désir. Ils m’emplissent avec autant de puissance qu’un sexe amoureux au fond des entrailles. Le monde s’enfuit alors, tout en se faisant plus présent encore. Les sens sont décuplés, les émois ont la bride sur le cou et la jouissance est à fleur de pages. C’est dans «Le Boucher» d’Alina Reyes que L’Expérience littéraire dépassa toutes mes espérances. Au fil des pages,  je lisais la chair et les étals, la sueur et la graisse. J’étais dégouté. Il n’y rien que je hais tant que les vitrines des bouchers. J’en ai des hauts le corps. Pourtant, je voyais les clients du magasin, […]


Le grand sommeil. Comme neige

  Ces derniers temps, j’ai eu la chance de pouvoir finir deux livres dont je vais vous faire la chronique à ma façon, comme d’habitude. Ils n’ont rien avoir entre eux, à part le seul fait que je les ai lu, l’un après l’autre. Ainsi va le hasard des découvertes littéraires. Le premier est un polard de Raymond Chandler, au doux titre de  » Le grand sommeil » paru en 1939. Un peu déroutée, au départ, par le style à l’ancienne et très descriptive du premier chapitre, je me laisse prendre peu à peu dans l’histoire alambiquée. C’est que l’humour noir y est excellent. Puis, une fille nue sur un fauteuil […]