autre chose


Griffes et rien

Griffes et rien, des ongles tout au long de la peau, transe d’une guitare, une intro à peine et je plonge. Si vite, avant-bras contre avant-bras, même pas liée, déliée de pensées, plongée sans apnée où les poils ondulent. Ses mains lentes à la surface des épidermes, tous à la fois, et là dans le creux des nervures, partout je suis prise d’imperceptible, le cerveau sous un ruban de mer. Il y avait des draps, jaunes et gris, géométriques formes, et mon torse nu, mes jambes piquetées d’orange en peau, la chambre banale sous le toit, tout près de la lumière. J’avais envie de rire et de vivre et de […]


Éloge de la solitude 1

Un oiseau s’envole, le vent frais traverse ma peau après des jours moites et humides où l’air manquait. Sur un banc vert, je suis assise avec moi-même, sans un lac pour y jouer à Narcisse. Le parc danse sous la brise, les feuilles se racontent le bonheur. Rien à faire tel est l’instant. Ce n’est pas un projet, ni un avenir, ni un idéal, ni une mission. Ne rien faire. Être. Un couple passe. Ils courent, téléphone en main pour calculer leur temps et mesurer leur performance. Une jambe sur le banc, la tête dans le vent, je ne bouge pas d’un pouce. Cette solitude choisie, celle que l’ont peut […]


Miscellanées

Tête sur bambou, le regard passe au travers la drogue rouge. Là-bas, une autre fille sourit, la tête contre le bambou en lamelles plates. Ses seins pendent, poires d’automne suspendues au crochet de métal. La maison est bourgeoise mais sans viking. La contrainte sent les huiles essentielles et la crème pour les fesses de bébé. Le rouge est unique. Instants flottants. Les mains contre la joue, je suis là. Il sent bon, ici. *** Sauvage après la peinture flamande, entre nos sexes se glissent le ciel. Les toits gémissent. Le métal prend la pose et les mains s’agrippent. Les baisers se faufilent entre la gorge et les sous-pente. Une morsure. […]


Je suis en colère contre toi mon frère 3

Je suis en colère contre toi mon frère. Pas d’être né de genre masculin, tu n’y peux rien. Pas d’avoir eu de faveurs de la part de nos parents, tu n’y peux rien. Ni d’avoir eu des études payées. Ni d’avoir eu la permission de faire tes expérimentations. Nos parents se sont affrontés à toi. Ils t’ont même coupé une partie de tes vivres quand tu faisais ta « grande école ». Et tu leur en veux pour cela. C’est ta colère. Je t’en veux de pas regarder ce qui dérange. Là où tu avais moins d’argent pour payer ton appartement, je devais vivre chez les parents. Quand tu hurlais parce que […]