Au boulot


Converse jaune et doc verte

   Vous debout moi assise, entre le jeans, je tentais de vous deviner, sexe recroquevillé qui s’allonge ou chair pendante qui s’érige. Large je dirais. Avec une jolie paire, j’ajouterais.  Debout, vous me poussez contre le mur, vos lèvres sur les miennes, votre main écartant les pans de ma robe bohème, votre barbe chatouillant mes joues. Je voudrais enlever mes boucles d’oreille pour que vos mains accèdent à ma nuque, au creux derrière les oreilles, électrique suavité. Je ne voudrais pas abîmer l’instant. Vos mains s’impriment de tous vos vœux.  Vos lèvres dévorent, le désir suinte de nos souffles.  Votre ventre, celui-là même qui vous pose complexe, contre le mien […]


Jeunes hommes 1

Debout, il ramasse sa trousse et la fourre dans son sac à dos. Il ne ressemble à rien. Disons à rien de précis. Non à rien, selon les critères de beauté moderne que nous ingurgitons sans même y prendre garde. Vingt-ans plus tôt, je ne lui aurais jeter ni un œil ni une langue au chat. Rien. Il est là devant moi et il me trouble. Il consulte l’agenda  de son voisin. Des mains simples. Une tête ronde sans relief particulier. Un vêtement banal. Une paire de basket. Jeune, deux fois plus jeune que moi. Vif et droit. Mes yeux sans cesse reviennent vers lui sans comprendre. Pas de corps […]


Trouble dans la robe 2

A nouveau, au détour du couloir, nous nous croisons. Cette fois, c’est vous qui m’avez remarqué,  bien avant que je ne le fasse. Je téléphone. Robe corail, veste en jeans, gouttes ouverte sur mes seins, converse. Je parle, les yeux ailleurs. Votre regard sur moi, je le sens, puissant. Nos yeux se croisent. Trouble dans ma robe. Yeux profonds et foncés, large, poilu, look choisi, vous me plaisez c’est ainsi. Ce matin, j’ai pensé à vous en choisissant mes vêtements. Cette idée est troublante. Pourquoi vient-elle s’insinuer entre une robe et un pantalon ? Que venez-vous faire dans mes ablutions du petit jour ? Ce matin-là, je ne vous verrai […]


Le pouce vert

Il faisait chaud d’ennui et de canicule naissante. Assise à côté de moi, ma jolie cheffe en robe noire, aux orteils si rouge, aux chaussures noires, à la bretelle de soutien-gorge assorti aux ongles. « Parfaite, trop parfaite, ne sais pas jouir ». Mon cerveau produit parfois de grosses bêtises, surtout quand il s’ennuie ferme en réunion. Il faisait chaud, et même mon téléphone ne me procurait aucune distraction intéressante. Les vitres de la salle sont floutées , les rêveries ne peuvent pas s’ébattre dans la nature. Quelques chaises plus loin, un collègue prend la parole. Il est plutôt sympa, plutôt intelligent et très libre dans sa tête. Il bosse bien et […]