Anecdote


Une amante dit à une autre 1

La femme de lettres britannique Violet Trefusis entretenait avec son amante Vita Sackville-West une correspondance amoureuse débordante de fougue et d’ardeur. “Je te veux avec avidité, avec délire, avec passion. Je meurs de faim de toi. De ton corps, bien sûr, mais aussi de ta compagnie, de ta sympathie, de nos innombrables points communs. Je ne peux pas exister sans toi ; tu es mon affinité”, lui écrivit-elle ainsi. Les semaines qui s’annoncent t’invitent à adresser une déclaration aussi bouillonnante à tes plus tendres alliés, Verseau, et à leur en réclamer autant. Si j’en crois l’alignement de tes planètes, tu es mûr pour d’éloquentes éruptions de passion. L’horoscope dit qu’une amante […]


La bande son du péage

Je l’ai croisée au péage. Ils avaient ouvert une autre file car la première était bloquée. La croix rouge était devenu une flèche verte. La vie sous une lumière crue, sans bande son, juste un péage, une autoroute, une route un peu longue pas bien passionnante. Elle intervenait auprès du véhicule qui bloquait le péage. Je l’ai vu plus vite que moi. Cheveux courts, brunes, uniforme de gendarme. Je devais la regarder car soudain son regard droit a croisé le mien. Et ça y’est, j’avais la bande son :  


Quelle indécence !

La routine remontait le quai du tram. Je suivais le cours de la foule, aucune autre issue possible. Je m’étais habituée à l’enchevêtrement de mes pensées, compressée dans l’affluence sortie du bureau. Nos masques sur le nez, nos tickets compostés sur la sagesse, nous avions validé le droit d’être la foule grise, sac au dos, casque sur la tempe. Je m’interdisais de sortir mon écran de compagnie pour humer la réalité crue. Là, ils me sautent à la figure. Là indécente jeunesse. Là tout contre les portillons de sécurité, ils s’embrassent. Choc. Moi qui ai vu les corps sans textile, qui ai baisé les culs bénis, qui ai écrit les […]


Crush trop

Mes hanches aux tiennes dansent. Rap mon corps, rap sur planche. T’es baskets sur sol, t’es mots du sexe, t’es judo claqué au sol, t’es seins sur les miens, t’es sueur contre peau. Les baskets glissent un pas après l’autre. Fascination. J’suis là, dans le public, pire qu’un mec cis, incapable de matter ton travail. Tes cheveux courts, ta nuque, ta voix, tes mots. Ma tête est raisonnable. Ce n’est pas parce que tu parles de cul que tu es ouverte à n’importe qui et n’importe quoi. Tu n’es pas seul.e sur scène. Elles parlent de sexualité aussi. Elles sont douées aussi. Elles disent le désir avec force. Le non […]