Je t’ai allumé, petit écran vivant. Tu m’a allumé petit écran avec un sexe de mon côté. Sur la pellicule, tu étais beau, habillé, seul dans ton salon. Il y avait une chatte sur le canapé, mais je ne l’ai su qu’après. Elle est jolie, lascive et tigrée. Puis je t’ai regardé comme si tu étais devant moi, en plus petit entre mes doigts. Certains jours, j’attrape la lune entre mon pouce et mon index. Elle est à moi pour cinq centimètres avant qu’elle ne s’en envole quand j’ouvre la main.
Tu as soulevé ton t-shirt, et tes tétons seraient dans ma bouche si ton canapé gris était mon lit blanc. Je voudrais en faire le tour avec ma langue. Ils durciraient, tu serais bien, doux et poilu, contre le coussin. Je sais, j’ai le même canapé. Je sentirais ton odeur et ta couleur. Tu me montres ta langue qui vibre, je la voudrais au fond de ma joue. Installée le long de mes cuisses, elle serait agile à son travail. Soupirs. Ta langue, vue dix secondes, puis revue dix secondes encore, m’excite. Je voudrais la dévorer, jouer avec, insuffler du désir à ta peau, ressentir.
Ta main plonge dans ton caleçon, et le but jeu se fait ressort. Il est beau ce but. Ma langue en ferait le tour, sans se presser. Le tour de la terre est plus court que le tour du monde. Le tour de ton gland est infini. De bas en haut, ma langue ferme dépasserait la limite de l’écran. Je voudrais te toucher pour être sûre que tu n’es pas plat. Je passe ma main sur ta barbe douce. Je vois ton pantalon encore accroché à un mollet. Authentique pornographie. Tu me montres tes yeux dans lesquels je me trouble. Mes doigts glissent sur la faille aux algues douces. Tu regardes dix secondes et dix secondes encore, ton corps se tend. Ton torse se profile sous mes yeux, il manque ton parfum de douche salée.
Tu demandes et je dis oui. Ta main s’agite, elle connait son affaire. J’ai envie de voir le moment où, celui où. Je ne pourrais pas poser ma tête contre ton cœur pour partager ton vide. Je n’entendrais pas ce bruit de battements, ceux de la petite mort vivante. Ton corps tremble, et je sais que tout va arriver. L’écran bouge, le cadrage se fait de plus en plus mauvais, je suis là et absente. Tu me montres tes yeux à nouveau. Ils portent l’éclair du plaisir. L’orage est proche.
Quelques goutes épaisses, un fleuve ténu, une lampée perdue, sur ton canapé ton corps s’affaisse heureux nanti. Dernier cadrage : ta chatte allongée, tranquille sur le canapé gris