Hameçon double où nous sommes tour à tour pêcheur et poisson. Apprivoise-moi, dit le renard. D’un mot à l’autre, nos peaux se rapprochent sans rien savoir de l’avenir habillé ou nu. J’attrape ta ligne, je la tire en douceur. J’attrape tes entrailles, je les tire en douceur. D’un frôlement à un souffle, ton âme s’approche de la mienne.
D’un fil à l’autre, les bras se rapprochent. Au-dessus de vos seins, je dresse le cordon de nos ententes. D’une suavité à l’autre, nous susurrons nos liens. Attendre sur la berge que le chemin se fasse pour vous, que votre détour et vos contours arrivent au rivage. Je veux que mon hameçon soit doux et que votre palais, jamais, ne subisse l’outrage de la blessure. Hélas, je ne peux vous protéger de l’amour. Je veux me laisser entrainer par votre ligne de vie, vous suivre dans le flots de nos espoirs. Et nos sourires sur le miroir.
Je voudrai rire avec vous, je voudrai doux avec vous, je voudrai manger avec vous. Et faire l’amour aussi de longues heures, petit poisson. Je voudrai que la mer nous ramène souvent l’un à l’autre. Je voudrai que nous plantions nos ancres de part et d’autre d’un océan libre, et, demain changer de destin vert.
Brisure de verre dans les flots, je me polis aux vagues de vie. Je laisse rouler vos mots sur le sable, qu’ils deviennent perle suave. Je coule entre vos bras. Ligne à ligne, je suis le pêcheur rouge et vous le poisson ferme. Fil à fil, vous êtes le pêcheur doux et moi le sexe dur. Bulle d’air. Ariane vient nous prendre poitrine et cœur.
Très beau texte.
Belle prise, des touches, une sirène et le monde de Neptune.