Archives du mois : mai 2017


Salamandre 7

De peaux en peaux, la bouche s’éveille, mes seins bondissent de joie retrouvée. Point d’amour à l’horizon ! A l’aisselle perle l’ardeur et ses lèvres au goût d’intime se confondent avec les miennes. Sur mes orteils, sa bouche puissante. Souvenirs. Il mordille mes pieds. J’aime le sexe, tu sais et mes ongles sont bleus nuit. D’eau et de feu, la salamandre se repait avec gourmandise. Elle avale la chair lente et intense. Soudain au bout de mon pied, jaillit un feu inconnu. Et ce n’est pas une litote de poète. Je cherche, sans le trouver, le feu de bûches qui consume mon extrémité. Je n’ai jamais connu cette sensation alors […]


Barbe aux seins 1

Les yeux sourire, je passe la main dans cette barbe. Toute la réunion, je l’ai regardé, triturée par une main routinière. C’est un petit geste de rien. Les doigts s’ouvrent, se glissent dans les poils grisonnant, se referment et remontent vers le menton. Ce petit jeu continue tant que ses yeux sont rivés sur des consonnes sans queue ni tête. Les yeux fermés, je laisse descendre cette voix profonde dans les méandres de mes convoitises. Elle se coule entre mes seins, contourne mon nombril, sursaute le pli de mon ventre, soupire les lèvres, caressent les poils, se glisse tout au bout. La voix raconte des trucs imbitables. La voix est […]


T’inquiète des patrons, j’en ai baisé avant toi !

Dans quel état retrouverai-je mon sexe ? Le retrouverai-je ? Sera-t-il dur comme un bois mort ? Friable comme un cœur triste ? Le chemin s’ouvrira-t-il encore ? J’ai la clef autour du cou, et plus personne pour la descendre du nombril aux interstices. J’ai le tour de main et la langue bien rodée. Il n’y a plus de sexe dans l’enclos, soupirent les moutons planqués sous le lit. La fin de l’été sonne en printemps de pluie. L’eau de la fontaine ne se boit plus qu’à gorgée absente. Étoile de mer à large sexe affalé dans son canapé à gros salaire. Le sexe est aveugle quand il a faim. […]


La main 1

De puissantes mains prennent possession de mes épaules, le voyage peut commencer. Je dépose le monde sur le tatami, les seins dans un débardeur noir. Toujours le même. Donner ses mains, c’est se prendre au jeu. Se taire, c’est entrer en ordre. Des pelures de jute enneigent mon caleçon noir. La tension ferme s’enroule autour des mes épaules. Tout contre son corps, je plonge. Main sur la nuque, contrainte puissante. Mains aux épaules, je suis présente. Mon corps, celui-là même qui m’encombre au quotidien, est énergie. Je suis une matière vivace qui bascule vers le sol. Je suis cuisse levée,  coup de pied entortillé. Bientôt, le sang cogne au bout […]