Puisqu’il n’y a aucune échappatoire de la chambre au canapé, puisque aucun interstice ne s’enfuit depuis la cuisine, j’ai rêvé de vos corps nus. Déjà je sens la chaleur de vos seins entremêlés aux cuisses libres. Sous ma paume, un sexe dur s’est immiscé. Je n’ai pas besoin de savoir à qui il est. Sentir, ressentir. Ne plus être prisonnière de mon mental. Libérée des écrans qui trompent l’ennui, libérée des oreillettes, infidèles sonorités. J’avais conquis l’indépendance à coup de cons léchées et de bouche remplie. J’ai plongé, animale, nue dans l’onde souple. J’ai dansé nue, sous la lune d’un grenier suspendu.
Des mains sur ma peau, sans contrôle. Des doigts dans mon intime, sans savoir de qui on parle. Du soleil qui mord. De l’ombre qui rafraichit. Du vent sur le visage. Un courant d’air sur le sexe. Des corps libres. Et la mer caresse nos sels.
Je plonge au milieu de vos corps. J’arrive trop tard sur le lit noyé de fesses. Je suis au cœur des draps, vos sexes en attente et votre sourire pervers. Ce touché fantastique, celui-ci timide et doux, celui-ci avide, celui-ci conventionnel, celui-ci généreux. Toutes ses mains de désir. Tous ces non que j’ai appris à poser sous mon con. Toutes ses libertés conquises aujourd’hui dans la remise.
Du désir à plein poumon, je ressens vos lèvres charnues. Elles aspirent à la convoitise. Nos corps se veulent sans explication. Pousser la porte, poser son sac. Coller nos lèvres à nouveau, les mains découvrent un dos, les doigts recouvrent un représenté. Je te veux. Corps chauds. Vos mains sur mes seins prennent le temps du désir, larges, des caresses amples, gourmandises insolentes. Plus rien n’existe que nos chairs enivrées. Il me faut toute votre peau contre la mienne. Longtemps, aimants. Serrez-moi contre vous. Sans gestes barrières. Toutes nos salives s’étalent sur le présent.
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Illustration : Onna no ko, La fille de la plage
Magnifique….
Un texte magnifique pour une situation de rêve ….